
Peut-on encore parler de tout ?
La semaine dernière, nous avons publié le "point de vue" de notre membre Guy Mettan qui a donné son éclairage sur la guerre en Ukraine ! Sur ce site, l'avis de nos adhérents est souhaite, même recherché, et figurera sur ce site-tout-neuf, n'en déplaise à qui que ce soit !
Cette publication a donné lieu à autant de félicitations, notamment par l'envoi massif de textes ou de vidéos corroborant les propos de Guy Mettan que de personnes ayant des avis dissonants. Dès lors, même si ces dernières ne sont pas membres de notre club. Vous trouverez ci-dessous leurs écrits et leurs signatures.
Le philosophe l'a dit : "même si je ne suis pas d'accord avec vous, je me battrai pour que vous puissiez le dire".
Les avis ci-dessous ne concernent que leurs auteurs. Aucune attaque personnelle ne sera jamais publiée !
Réaction de Philippe Souaille, journaliste et fondateur de ADAVI productions et de Etienne Francey, fondateur de l’agence EtienneEtienne en réponse au "point de vue" de Guy Mettan
Ainsi, les Etats-Unis, cible de cette diatribe, n’ont jamais envahi le Vietnam et n’ont jamais affamé personne. Ils étaient au Sud-Vietnam à la demande du gouvernement légal de ce pays. Exactement comme Poutine a bombardé les Syriens, à la demande du gouvernement « légal » de Bachar el Assad. Sauf que le peuple syrien était bombardé par son Président, les Pasdarans iraniens, le Hezbollah libanais et Moscou, tandis que le Vietnam du Sud était agressé par le Vietnam du Nord… soutenu par Moscou.
Grenade et le Panama n’ont jamais été dévastés. Aucun immeuble n’a été détruit. A Grenade il y eut 88 morts, dont 24 cubains et 638 prisonniers cubains qui occupaient le pays à la suite d’un coup d’Etat prosoviétique. Au Panama, c’est le maffieux Noriega qui avait déclaré unilatéralement son indépendance et la guerre aux Etats-Unis, après que la DEA (lutte anti-drogue) se soit aperçue qu’il avait utilisé ses relations troubles avec la CIA et les services cubains pour devenir… le relais du narcotrafic à destination des Etats-Unis. Or le Panama était encore sous juridiction américaine, après avoir été vendu par la Colombie à Washington au XIXème siècle. Il est depuis devenu indépendant, mais dix ans après l’affaire Noriega.
Envahir un pays qui vous appartient fait plutôt penser à la Tchétchénie, sauf qu’en Tchétchénie, à la mode russe, 20% de la population y est passée, ce qui est un genre de record du monde.
L’Irak n’a été envahie qu’une fois et ce fut une erreur aussi regrettable que dramatique du Pdt Bush Jr. La 1ère fois, son père s’était arrêté à la frontière et n’avait pas mis un pied en Irak, après avoir chassé du Koweit, sur mandat de l’ONU, l’armée irakienne qui n’avait rien à y faire. Les USA sont revenus en Irak une dernière fois, à la demande du gouvernement légal irakien pour l’aider à en chasser Daesh.
Le bombardement de la Serbie faisait suite à des années de siège de Sarajevo, à plusieurs massacres de populations musulmanes bosniaques ou albanophones. Il n’y a pas eu d’invasion.
En Afghanistan, c’était un cas de légitime défense, après les 3000 morts du 11/09, dont le responsable, Ben Laden, était planqué à Kaboul, comme il l’avait été auparavant, au Soudan, suscitant des frappes étasuniennes.
En Syrie, en Libye, au Yémen, il n’y a pas eu d’invasion américaine, mais par contre des interventions russes en Syrie et en Libye, tandis que c’est l’Iran qui tire les ficelles au Yémen, où il titille son rival saoudien. L’enchaînement des évènements menant à la guerre, tel que décrit par Mettan, n’est qu’une pure fiction. Poutine avait déjà décidé d’attaquer l’Ukraine en octobre 2021, puisque les plans de l’invasion ont été transmis à la CIA et au MI6 à cette date… Probablement fournis par les chefs de la 5ème branche du FSB (ex-KGB) chargés de l’Ukraine, les Généraux Beseda et Bolyuck qui ont été arrêtés à Moscou. Les soi-disant négociations diplomatiques n’étaient là que pour permettre à Poutine de faire croire qu’il avait tout essayé. En fait, il avait pris soin de les rendre inacceptables en les maximisant : Moscou demandait de revenir à la situation de 1997, c’est-à-dire de chasser de l’OTAN les pays Baltes et tous les ex-pays de l’Est aujourd’hui membres de l’UE.
Brzezinsky n’a pas été « le plus influent des conseillers américains pendant 30 ans ». Ce serait oublier Kissinger, Cyrus Vance et quelques autres. Il a été 4 ans conseiller de Carter, de 76 à 81, puis brièvement conseiller d’Obama en 2008, pendant sa campagne électorale. Entre les deux, il est dans l’opposition, tant aux colombes démocrates et à Clinton qu’à la vision manichéenne de Reagan. Il conseillera brièvement Bush Jr pendant sa campagne mais s’en écarte aussitôt, se distanciant de ce qu’il nomme son hypocrisie. Poutine, qui se vante d’être copain avec Kissinger, sait très bien tout cela et il baserait donc toute sa paranoïa anti-américaine sur les théories d’un Polonais – avant d’être Américain - qui a été en opposition frontale avec la Maison Blanche pendant la majeure partie de sa vie ?
La vérité, c’est que tout cela n’est qu’une excuse, pour dissimuler le vrai but de Poutine : rebâtir l’Empire russe, dans des frontières le plus étendues possibles. D’où cet empilage de mensonges. Par exemple, la Géorgie et l’Ukraine ne se sont jamais vu offrir d’entrer à l’OTAN en 2008. Au contraire, leur adhésion a été refusée cette année-là. Ceci dit, s’ils y étaient entrés, la Géorgie et l’Ukraine seraient encore entières au lieu d’avoir été amputées sans anesthésie par l’armée russe…
Personne à l’OTAN n’a jamais voulu attaquer la Russie. Napoléon et Hitler s’y sont cassés les dents et le général Hiver n’a même pas eu besoin de bombe atomique. Si les Américains avaient voulu attaquer Moscou, ils l’auraient fait au début des années 90, quand le pays était à terre, au lieu d’y investir massivement pour moderniser son économie ! Poutine le sait et il n’a absolument pas peur de l’OTAN. Il base au contraire toute sa stratégie sur la peur du nucléaire des occidentaux. Impossible d’espérer conquérir la Russie ou de la découper en tranches sans risquer l’apocalypse et l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN n’y changerait rien : les Baltes sont déjà dans l’OTAN et ils sont bien plus proches de Saint Petersbourg ou même de Moscou que Kyiv ou Kharkiv… Poutine ne veut pas d’une grosse démocratie prospère à sa porte, qui pourrait servir d’exemple, alors qu’il a besoin de saigner la Russie pour accomplir son rêve impérialiste. Nul besoin d’aller démonter la Russie, parce que tôt ou tard, elle se démontera toute seule. C’est le sens de l’histoire de voir les Empires coloniaux se décomposer et la Russie est le dernier du genre. Conquise sur les Tatars, turcomans musulmans quelques années avant que la France ne débarque en Algérie (et plus de cent ans après qu’elle se soit établie au Sénégal), la Crimée n’est pas plus russe que l’Algérie n’était française. Seule vraie différence : la France n’a pas déporté au Québec ou en Terre Adélie 85% de la population berbère, comme le fit la Russie avec les Tatars en Sibérie…
La Sibérie fut conquise de même en parallèle de la conquête de l’Afrique par les puissances européennes, en parfait synchronisme… Sauf qu’elle ne fut jamais rendue à ses peuples autochtones, dont les fils sont aujourd’hui envoyés combattre en Ukraine. Il n’y a aucun risque que la Russie devienne colonie des Etats-Unis. Les USA n’en ont plus depuis l’Indépendance des Philippines en 1935 et ils ont même accordé l’indépendance au Panama… Par contre, la Russie est bel et bien en train de devenir une colonie chinoise. En Sibérie, les Chinois sont déjà plus nombreux que les Russes. C’est la conséquence la plus remarquable de l’attitude belliqueuse de Poutine, avec le renforcement de l’OTAN et de l’UE.
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