
Celine van Till, un indéfectible rêve olympique
Ces cœurs qui battent pour Genève ! Le CDE présente une rencontre mensuelle, en principe chaque dernier lundi du mois, nous amenant à rencontrer "5 coeurs qui battent pour Genève". Au départ, cette initiative est née grâce à l’ouvrage "126 battements de cœurs pour Genève", écrit par Zahi Haddad et publié par les éditions Slatkine, présentant 126 personnalités proches de la Genève internationale, dont les parcours de vie sont inspirants. Voici le portrait de Celine van Till que vous pourrez rencontrer lors du dîner-débat lundi 29 Août.
Celine van Till
- Genève, 1991
- Athlétisme sur 100 et 200 mètres / Association Tout est possible
- « La Course de l’Escalade, qui réunit des coureurs venus des quatre coins du monde. »
« Citius, altius, fortius. » La devise des Jeux olympiques colle à Celine van Till comme une seconde peau. « Plus vite, plus haut, plus fort. » Une détermination à toute épreuve pour chevaucher ou courir à l’assaut des défis que lui propose sa vie, comme autant de révélations constructives.
À deux ans, Celine commence le ski puis s’essaie au tennis. Mais c’est un poney qui lui montre sa voie. Elle a six ans et sort de sa bulle de timidité. Se connecte aux autres enfants, à la nature. Se ressource. Une passion fulgurante. « J’aimais ce lien indispensable dans lequel je trouvais aussi refuge. » Celine poursuit alors sur sa lancée. Enchaîne les obstacles avec sa jument, puis choisit le dressage pour préserver les articulations de sa monture fragilisées par l’arthrose.
Alors que sa scolarité se déroule avec une certaine facilité, Celine est absorbée, en 2004, par les Jeux olympiques d’Athènes. « C’est là que mon rêve olympique est né ! À la télévision. « J’ai su que j’étais prête à travailler dur pour y arriver. » Deux ans plus tard, elle rejoint l’équipe nationale junior de dressage et participe aux championnats suisses ainsi qu’à plusieurs compétitions internationales. « Je vivais à cent à l’heure, mais pas vraiment intensément. J’étais ambitieuse mais je me contentais du minimum. » Jusqu’à 2008, année qui la voit partir en Allemagne pour un stage de perfectionnement. Pour aller plus haut, plus loin. Jusqu’à ce que son cheval se cabre. Lui tombe dessus.
Cérébro-lésée, Celine plonge dans le coma. Un mois. Puis, revient. « Fâchée, apeurée. » En pleine dépression, elle rentre chez elle. Partiellement tétraplégique. Auprès de sa famille et de son cheval Lafontaine, qui la réconforte « comme un ami ». Immédiatement, elle retrouve la conscience et ressent son corps. S’engage dans de multiples thérapies pour reconstruire ses capacités physiques et mentales. Sa mobilité et ses facultés cognitives. Un « combat au quotidien, fait de petites victoires, de tentations de renoncer à la vie » qu’elle racontera dans son premier livre, Pas à pas, histoire d’un accident et d’une résurrection, publié en 2011. Qui lui permettra de reprendre son quotidien à l’école. D’apprendre à rire de son handicap, des « maladresses » qui l’accompagnent au quotidien.
Celine van Till, un indéfectible rêve olympique
À force, Celine finit par reprendre la compétition et se classe quatrième des Jeux équestres mondiaux de para-dressage, au Kentucky, en 2010. Donne des conférences partout où elle est sollicitée, en Suisse, à l’étranger, auprès des agences onusiennes. Coiffe la couronne de Miss Handicap suisse en 2012, un titre qu’elle met à profit pour défendre les intérêts des personnes en situation de handicap. Qui lui inspirera l’Association Tout est possible en 2017.
2012 est aussi l’année des Jeux de Londres auxquels Celine renonce car ses parents se séparent. « Une période compliquée mais clef, qui me pousse à vivre ma vie sur mes propres jambes. Indépendante. » Celine poursuit alors des études supérieures de management et marketing et regarde vers les Jeux de Rio : « Des moments exceptionnels ! » où elle termine à la treizième place. Avant de tourner son appétit vers Tokyo 2020 et un nouveau défi, le 100 mètres. « J’ai décidé d’essayer car tout est possible et je voulais trouver la limite de mon mental. » Mais, la crise sanitaire de la Covid-19 l’interrompt dans son élan, dès mars 2020, laissant intacte sa farouche volonté de s’entraîner, d’être toujours plus forte. Un large sourire aux lèvres.
D’ailleurs, parmi les joies qu’elle offre à la vie, Celine revit celle de 2018. Ce jour où la Ville de Genève lui remet la Médaille « Genève Reconnaissante », une distinction honorant une personnalité qui fait rayonner Genève. « La première fois que les mondes du sport et de la santé étaient ainsi reconnus. » Car, décidément, tout est possible.