Abdul Carrupt, du football international au barreau !
Ces cœurs qui battent pour Genève ! Le CDE présente une rencontre mensuelle, en principe chaque dernier lundi du mois, nous amenant à rencontrer "7coeurs qui battent pour Genève". Au départ, cette initiative est née grâce à l’ouvrage "126 battements de cœurs pour Genève", écrit par Zahi Haddad. Voici le portrait de Abdul Carrupt que vous pourrez rencontrer lors du dîner-débat du lundi 25 avril.
Abdul Carrupt, du football international au barreau de Genève
- Agueda, 1985
- Droit – Commissions internationales de l’Ordre des avocats
- « Les Nations. »
« En lisant les biographies de grands leaders noirs, j’ai réalisé qu’ils avaient tous suivi des études de droit. » C’est aussi simplement que Abdul Carrupt passera du football professionnel à une carrière d’avocat, au bord du Rhône, dans le contentieux et le droit pénal des affaires. Pour aider ses contemporains. Un parcours pour le moins atypique et trempé d’ouverture au monde, qui le mène du Portugal, où il est né, à Genève, en passant par une multitude de destinations. Et surtout par Sion.
Dans ce Valais qu’il adore, Abdul fait sa scolarité et découvre le ballon rond dès l’âge de dix ans, parmi les juniors du FC Sion. Avant de décrocher un contrat professionnel à dix-huit ans. Mais Christian Constantin, le président du club, l’encourage à d’abord terminer sa maturité. Une année plus tard, donc, Abdul commence à faire trembler les filets de la Challenge League avec Sion, puis Yverdon, Chiasso et Lausanne, club avec lequel il joue une finale de Coupe suisse contre Bâle et des matches internationaux contre le Locomotiv Moscou, le CSKA Moscou, Palerme et le Sparta Prague. Une épopée internationale qui se prolongera jusqu’en Angola et en Ouganda, à l’appel de l’équipe nationale de Guinée-Bissau.
À vingt-cinq ans, Abdul pense à la vie qu’il pourra mener après le football. Pour « avoir le choix » quant à son avenir, il se lance dans le droit à l’université de Genève et prend beaucoup de « plaisir » à ce cursus qui convient parfaitement à son « esprit cartésien ». Sans pour autant abandonner le football qu’il pratique désormais avec Etoile Carouge. À l’heure de faire son master, Abdul décroche une bourse pour aller voir ailleurs. À Harvard plus exactement. Grâce à un semestre d’échange, à l’école de droit, il vit une expérience « intense, exceptionnelle », faite de rencontres fortes et durables. Avec de futurs « confrères et consœurs œuvrant un peu partout dans le monde ».
Un réseau précieux et solide qu’il tisse notamment avec les étudiants afro-américains et africains. Des relations qui le mènent aussi à réfléchir à son identité, pour la première fois : « Je connaissais les codes de ces communautés et mes amis me demandaient ce que cela faisait d’être Noir en Suisse. Une question que je ne m’étais jamais posée parce que la Suisse était toute ma vie. » D’ailleurs, à son retour à Genève, Abdul rejoindra Hadar, une association qui met en relation les professionnels genevois d’origine africaine et lutte contre les clichés qui les enferment parfois.
Commissions internationales de l’Ordre des avocats
Après son stage d’avocat chez Lenz & Staehlin, Abdul rejoint l’étude Bär & Karrer. Rapidement, en marge de son travail, il s’implique dans le comité du Jeune barreau de l’Ordre des avocats, d’abord comme stagiaire puis comme avocat. Les commissions de travail, dans lesquelles il s’investit, lui permettent d’alimenter son histoire internationale. En s’intéressant aux relations avec les barreaux étrangers, Abdul échange des expériences, notamment avec les représentants de pays francophones, parle de Genève, de son droit. Pour ces homologues, il organise même des visites du Palais des Nations. La commission Pro bono lui permet, quant à elle, de servir de courroie de transmission entre des ONG ou des particuliers désireux de monter un projet en lien avec les droits humains et des avocats genevois susceptibles de les aider.
Avec son parcours, Abdul garde le fil de la vie qu’il déroule depuis l’enfance. Avec une belle humilité. « Je m’enrichis énormément avec tout ce que je fais, toutes les personnes que je rencontre. C’est ce que je recherche. Je suis un voyageur, à l’instar de ma famille qui est, aujourd’hui, disséminée aux quatre coins de l’Europe. » Autant de découvertes et d’interactions que la place genevoise permet à Abdul de cultiver au quotidien.
Zahi Haddad
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