13 janvier 2025 | Le Verdaine - rue Verdaine 9 | ||
18h30 | 1204 Genève | ||
GENEVE | CH | ||
Isabelle Wachsmuth est responsable de projets à l’Organisation Mondiale de la Santé, en charge du mouvement Art Impact For Health and SDGs qui organise des évènements dans le monde entier autour de l’art et de la santé.
Pour en savoir davantage sur notre conférencière, voici un interview paru dans Focus, Art et Culture magazine
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Isabelle Wachsmuth : J’ai un parcours un peu atypique, je suis biologiste avec une spécialisation en homéostasie, physiologie et neurosciences. J’ai la chance d’avoir une vision holistique (qui s'intéresse à son objet dans sa globalité, NDLR) de la vie et de la santé grâce à toutes ces disciplines. Je suis également artiste-peintre. Ce parcours me permet de faire le pont entre la science et l’art.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre travail d’artiste ?
Ma peinture est très abstraite et très colorée. Je travaille beaucoup avec la musique, autour des fréquences élevées et de leur influence sur notre créativité et notre lâcher-prise. C’est une peinture très intuitive, pas du tout dirigée ni académique.
Comment en êtes-vous venue à lancer le mouvement Art Impact For Health and SDGs à l’OMS ?
J’ai d’abord commencé à l’extérieur de l’OMS, avec des partenaires, en réfléchissant à la façon dont l’art pouvait être un moyen de dialoguer avec la population en proposant une approche plus humaine. J’ai d’abord organisé une exposition sur les violences faites aux femmes, testée localement en France, puis au Palais des Nations Unies. J’ai allié le processus scientifique de résilience - les étapes psychologiques par lesquelles les femmes passent pour se sortir de cette violence - à l’expression artistique. J’ai ensuite présenté chaque année une nouvelle exposition, avec l’idée de mobiliser le public et les institutions sur ces sujets. J’ai vu que l’art était vraiment une façon universelle de communiquer mais aussi de faire des liens entre les disciplines. Puis à un moment donné, j’ai eu la possibilité d’introduire l’art dans mon activité professionnelle à l’OMS.
Quels ont été quelques-uns de vos projets principaux ?
Nous avons travaillé avec des enfants touchés par les fentes labiales dans plusieurs pays du monde, notamment en Afrique. L’idée était de travailler avec ces enfants sur le thème des masques en impliquant des artistes locaux. J’ai aussi travaillé pour le Congrès mondial du cancer avec l’objectif de valoriser les patients, leur donner une voix à travers l’art, retranscrire ce qu’ils ressentent sous forme de poèmes ou de portraits. Nous valorisons toutes ces actions de terrain dans les expositions internationales que l’on réalise chaque année. Notre rôle est de démocratiser l’art, le rendre accessible, mais aussi d’enrichir le regard et la réflexion à travers une expression artistique, et de stimuler le dialogue.
Beaucoup d’études scientifiques sont-elles faites sur l’impact de l’art sur la santé ?
Les preuves sont déjà là et sont énormes. L’OMS a publié un rapport avec une compilation de toutes ces preuves. Mais ce n’est pas quelque chose qui est mainstream, on ne communique pas beaucoup au grand public. Et ce n’est pas encore accepté par le milieu médical pur et dur. Il y a toujours eu une opposition entre pensée biomédicale et pensée holistique dans le monde occidental. C’est un gros travail de fond de faire accepter ces approches beaucoup plus larges, qui s’intéressent aux causes sous-jacentes, au lieu d’une approche réductionniste de la médecine. Forcément les effets des approches holistiques comme l’art sont plus difficiles à prouver.
18h00 : Apéritif-contacts
18h45 - 19h45 : conférence-partages
20h00 : repas pour continuer les discussions (facultatif, sur inscription)