Elections américaines et BRICS, l'analyse de Hicheme LEHMICI

Hicheme LEHMICI : Elections américaines du 5 novembre 2024

QUEL IMPACT SUR L'ALLIANCE DES BRICS 

L’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 a désigné Donald Trump comme 47ème président des États-Unis, marquant le retour d'une figure bien connue sur la scène mondiale. Alors que l’Amérique s’engage dans un nouveau chapitre sous cette administration, les impacts potentiels sur l’alliance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) suscitent des interrogations stratégiques.

Les BRICS, représentant près de la moitié de la population mondiale et affichant une influence économique et géopolitique grandissante, sont en train de redéfinir leur rôle sur la scène internationale. Pourtant, malgré leur importance, leur récent sommet a été largement ignoré par les médias occidentaux. Cette situation soulève des questions sur la manière dont les relations entre les États-Unis et ce bloc de puissances émergentes pourraient évoluer dans les années à venir.

Avec le retour de Trump, connu pour ses positions protectionnistes et son approche directe en politique étrangère, quels ajustements stratégiques les BRICS devront-ils envisager ? Comment cette nouvelle ère influencera-t-elle leurs ambitions de contrer l’influence occidentale et de renforcer leur poids global ?

Cette conférence, animée par un géopoliticien spécialiste des contextes internationaux, explorera les perspectives d’une reconfiguration des relations entre les États-Unis et les BRICS, et analysera comment cette élection pourrait transformer les dynamiques de pouvoir dans un monde multipolaire. Rejoignez-nous pour cette réflexion cruciale sur l’avenir des relations internationales à l’heure de ces nouveaux défis.

ANALYSE

COMMENT L’OUEST A PERDU LE SUD

Hicheme Lehmici

Les élites occidentales peinent à considérer les affirmations de souveraineté et d’indépendance des pays du Sud. « Les Nations, les États sont sortis d’un sommeil séculaire. Il n’y a plus de peuples passifs […]. Le visage mental, spirituel et politique du monde entier s’est transformé et ce processus n’est pas encore achevé. » À Bandung, c’est par ces mots que le président indonésien Sukarno inaugurait le 18 avril 1955 la Conférence des nations afro-asiatiques devant un parterre inédit de chefs d’États, de dirigeants de mouvements de libération et de journalistes venus des quatre coins du monde pour former ce qui allait devenir le mouvement des non-alignés. Depuis, soixante-huit années ont passé et ces paroles n’ont jamais semblé plus vraies. Entre l’avènement des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) – dont le poids économique dépasse désormais celui du G7 –, l’ascension de la Chine – qui s’impose comme faiseur de paix entre Riyad et Téhéran, un rôle jusqu’alors tout dédié aux États-Unis –, ou encore les velléités de nombreux États du Sud pour sortir de l’ornière du dollar, le monde décrit et imaginé par l’ancien président indonésien devient réalité, au grand dam des élites occidentales. Engoncées dans leurs certitudes, elles n’ont jamais semblé être en mesure de comprendre la marche nouvelle de l’histoire, ni de réévaluer leurs relations avec cet ensemble géopolitique qu’il convient désormais d’appeler le Sud global. La guerre en Ukraine a révélé une fracture diplomatique entre l’Occident, résolu à imposer des sanctions économiques rigoureuses à la Russie, et les pays du Sud,… (tiré du magazine La Bastille).