Anki Sjöberg, l’art de la médiation pour rééquilibrer la planète humaine
Ces cœurs qui battent pour Genève ! Le CDE présente une rencontre mensuelle, en principe chaque dernier lundi du mois, nous amenant à rencontrer "7coeurs qui battent pour Genève". Au départ, cette initiative est née grâce à l’ouvrage "126 battements de cœurs pour Genève", écrit par Zahi Haddad et publié par les éditions Slatkine, présentant 126 personnalités proches de la Genève internationale, dont les parcours de vie sont inspirants. Voici le portrait de Anki Sjöberg que vous pourrez rencontrer lors du dîner-débat du lundi 25 avril.
Anki Sjöberg
- Gävle, 1976
- Droits de l’Homme – Fight for Humanity
- « Un monde en miniature. »
À l’embouchure de la rivière Dalälven, la petite ville de Gävle surplombe Stockholm, un peu plus au nord de la Suède. Assise au bord du golfe de Botnie, face à la Finlande, « Yèvle », en français, est le port d’attache d’Anki Sjöberg. Là où elle apprend les langues, celles qui lui permettront de « mieux comprendre les autres réalités » du monde qu’elle découvrira au fil de sa carrière dans l’humanitaire et les droits humains. Allemand, anglais, espagnol sont ainsi en tête de son programme scolaire et de ses premiers voyages. À Centelles, en Espagne, où Anki est jeune fille au pair, ou encore à Heidelberg, en Allemagne, où un ami suisse-italien l’initie à la langue de Dante.
À l’heure des études, Anki choisit Stockholm et un cursus regroupant sciences politiques, histoire et anthropologie. En plus des langues qu’elle continue d’apprivoiser. Le stage qu’elle effectue ensuite au service de communication interne de l’Union européenne l’emmène à Bruxelles, avant qu’elle ne pose ses valises à Genève, en 2003, le temps d’un doctorat en relations internationales, à l’Institut de hautes études internationales et du développement. « À l’époque, je m’intéressais à l’accès humanitaire dans les zones de conflit et j’ai très vite eu la chance de trouver un stage à l’Appel de Genève, dont c’est le sujet de prédilection. » En parallèle à la rédaction de sa thèse, Anki s’investit donc, sans compter, dans des recherches sur les acteurs armés non étatiques et sur ce qu’il est possible de faire avec eux pour améliorer la protection des civils, grâce à des accords humanitaires.
L’année 2009 marque une pause et ouvre pour Anki un congé sabbatique pour le moins diligent. À l’université de Barcelone, elle termine un doctorat sur la paix grâce à une bourse du Fonds national suisse. Au Népal, elle se lance, un semestre durant, dans le bénévolat et œuvre tant pour l’ambassade du Danemark que pour une ONG locale active dans les droits humains. De retour à Genève, Anki enchaîne avec le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées et boucle ses pérégrinations en retrouvant l’Appel de Genève qui la réclamait : « Le travail y était passionnant et m’a donné la possibilité de créer une coordination pour le Proche-Orient en organisant l’équipe genevoise ainsi que nos relais dans les pays concernés. »
L'ART DE LA MEDIATION POU REEQUILIBRER LA PLANETE HUMAINE
Les choses évoluent encore en mars 2019, date à laquelle Anki crée, avec Mehmet Balci, un collègue de longue date, l’ONG « Fight for Humanity ». Les deux fondateurs se concentrent plus spécifiquement sur les droits humains et se mobilisent pour que les conventions internationales « arrivent dans toutes les régions du monde ». Pour sensibiliser les acteurs armés non étatiques. Pour que chaque individu puisse vivre son intégrité sans aucune discrimination.
Dans ce travail diplomatique de chaque instant Anki et son équipe jouent les intermédiaires avec d’autres intervenants, comme les agences onusiennes. « Mais cela ne serait pas possible sans les personnes que nous connaissons et qui nous aident sur le terrain, souvent des experts reconnus et acceptés par leurs communautés. Avec eux, nous élaborons nos plans d’action pour coller au plus près de chaque spécificité locale. » Il est essentiel « d’écouter, de montrer de l’empathie et de dialoguer pour espérer dégager des solutions acceptables par toutes les parties ». Et cela fonctionne admirablement. Souvent à la surprise des plus sceptiques quant à cette approche. « En fait, les groupes non étatiques souhaitent trouver un interlocuteur ; c’est primordial de le savoir et c’est la seule façon de faire des progrès. »
D’ailleurs, Anki croise parfois leur chemin au Palais des Nations à Genève où ils viennent plaider leur cause, discuter, attirer l’attention. Jeter des passerelles aussi frêles que porteuses d’espoir.
Zahi Haddad
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